skip to main content
Retour

Des mensonges, des sacrés mensonges et des statistiques

Bon dimanche à tous.

J’espère que vous profitez bien de l’été. Pour ma part, je passe l’été à faire le tour des terrains de baseball de l’Ontario avec l’équipe de mes garçons, tout en regardant mes Blue Jays traverser une période de jeu exceptionnelle.

« Des mensonges, des sacrés mensonges et des statistiques » – une citation souvent attribuée à Mark Twain, mais reprise par bien d’autres depuis plus de 125 ans. Pour moi, c’est surtout un clin d’œil à ma série télé préférée : The West Wing. Dans la première saison, un épisode porte d’ailleurs ce titre et s’intéresse aux sondages d’opinion autour du président Bartlett. L’idée est simple : les statistiques, selon la manière dont on les présente, peuvent raconter des histoires très différentes.

Tirer sur le messager

La semaine dernière, le président Trump a renvoyé Erika McEntrafer, la commissaire du Bureau des statistiques du travail (le BLS), juste après la publication d’un rapport décevant sur la croissance de l’emploi en juillet. Non seulement les chiffres pour ce mois-là étaient faibles, mais ceux de mai et juin ont aussi été revus à la baisse.

Les marchés n’ont pas tardé à réagir : les actions ont reculé, les rendements des obligations américaines ont chuté, et l’or a pris de la valeur. Pourquoi un tel mouvement ?

Les investisseurs ont vu dans ces chiffres le signe que l’économie ralentissait et que la Réserve fédérale pourrait être tentée de baisser ses taux pour soutenir le marché de l’emploi. Résultat : les bourses mondiales ont reculé, les taux sur les obligations à court terme (les plus sensibles à la politique monétaire) ont plongé, et l’or a grimpé, bénéficiant de la baisse des taux réels, ce qui en fait une valeur refuge plus intéressante.

Un équilibre délicat

Les banquiers centraux doivent jongler avec des objectifs souvent contradictoires. Leur mission est de maintenir un équilibre subtil : une économie ni trop chaude (qui crée de l’inflation), ni trop froide (qui détruit des emplois). Mais ce n’est jamais simple.

Baisser les taux stimule l’économie, certes, mais peut aussi alimenter l’inflation. À l’inverse, les augmenter peut freiner l’activité et aggraver le chômage. C’est un jeu d’équilibriste.

Dernièrement, tous les regards sont tournés vers Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, avec l’espoir qu’il baisse les taux. Mais jusque-là, les données ne justifiaient pas une telle décision. Lors de sa conférence de presse du 30 juillet, il déclarait :

Bref, tout semblait sous contrôle. Mais deux jours plus tard, les chiffres du BLS sont venus semer le doute. D’où la réaction rapide des marchés, misant sur une baisse des taux dès la réunion de septembre.

Et la suite ?

Le mandat de Jerome Powell se termine en mai 2026. Le fléchissement récent du marché du travail lui donnera-t-il suffisamment d’arguments pour baisser les taux dès septembre ? Les derniers changements au sein du conseil de la Fed accentueront-ils la pression ? Et que feront les tensions commerciales – via l’effet des tarifs douaniers – sur l’inflation ?

Les statistiques permettront de justifier à peu près n’importe quelle décision. Le président Trump, lui, n’a sans doute pas la patience pour ces subtilités. Et pour conclure avec un trait d’esprit signé Yogi Berra :

Vous pourriez aussi être intéressé par

Repenser la philanthropie : Une nouvelle ère de générosité

Perspectives

Repenser la philanthropie : Une nouvelle ère de générosité

Quand l'euphorie prend le dessus

Perspectives

Quand l'euphorie prend le dessus

Quand les politiques monétaires s'affrontent

Perspectives

Quand les politiques monétaires s'affrontent

Connect with us

Contactez-nous
Back To Top