skip to main content
Retour

Quand les conversations de famille tournent mal

« J’ai raison, tu as tort, point final! »

Les familles se disputent depuis toujours. Que ce soit au sujet des valeurs, des croyances, de la politique ou simplement de la façon de remplir le lave-vaisselle. Mais aujourd’hui, ça semble différent. Les enjeux sont-ils vraiment plus controversés qu’avant? Les gens sont-ils plus passionnés? Probablement pas. La différence, c’est la difficulté grandissante d’avoir un dialogue constructif et significatif sur des sujets où l’on n’est pas d’accord.

En grandissant, chacun sort du cocon familial, découvre d’autres perspectives et se forge ses propres convictions. Idéalement, on intègre tout ça avec ce que nos parents et nos communautés nous ont transmis. C’est ce qui s’est passé pour moi à Jasper, en Alberta : un petit village où, malgré nos différences, on devait s’entendre. À l’école, il y avait 25 enfants de mon âge et 4 personnes dans ma famille. Pas le luxe de couper les ponts avec ceux qui pensaient autrement. On devait apprendre à écouter, à partager et à accepter de ne pas toujours s’entendre.

Aujourd’hui, c’est plus difficile. On traîne tous des appareils qui nous gardent dans des univers d’opinions qu’on partage déjà. Les algorithmes ne sont pas faits pour nous défier ou élargir notre compréhension, mais pour nous faire défiler encore et encore. Pendant qu’on renforce nos propres convictions, nos proches font la même chose… parfois dans la direction opposée. Résultat : on finit par parler des langues différentes. Ce phénomène est visible partout, en politique comme dans la société.

Mais que faire quand cette polarisation s’installe directement dans nos familles?

Retrouver des ponts dans un monde polarisé

Au début de la pandémie, un collègue a vu deux frères et sœurs s’affronter dans des rencontres familiales. Les deux étaient intelligents et passionnés, mais leurs opinions divergeaient complètement. Chacun faisait beaucoup de recherches… mais surtout pour valider ses idées. L’info venait en grande partie des réseaux sociaux, où les algorithmes amplifient nos biais de confirmation. Au lieu d’élargir leurs horizons, ils sont devenus meilleurs à défendre leurs positions. Le conflit menaçait de briser leur lien.

Ce n’est pas un cas isolé et il reflète une réalité plus large : dans les entreprises familiales, les enjeux familiaux pèsent souvent plus lourd que les enjeux d’affaires. Comme l’a dit John Ward : « Les défis les plus critiques pour les familles en affaires sont d’abord d’ordre familial, avant d’être d’ordre commercial. »

Alors, comment dépasser le conflit et viser l’enrichissement collectif, surtout quand la réussite financière permet à chacun d’explorer ses propres intérêts ?

1. Reconnaître les styles de communication


Chaque personne à sa façon d’exprimer les choses. Certains sont directs, d’autres plus réfléchis. Reconnaître ces styles évite les malentendus et favorise l’empathie. Quand quelqu’un se sent entendu de la manière qui lui convient, il s’ouvre plus facilement.

2. Créer un climat sécuritaire

La sécurité psychologique est essentielle. Si les gens se sentent menacés ou jugés, la créativité et l’honnêteté disparaissent. Un cadre sécuritaire permet à chacun de s’exprimer sans crainte de représailles.

3. Établir des règles de communication

Toutes les conversations n’ont pas leur place à tout moment. Fixer des balises claires sur quand et où certains sujets peuvent être abordés aide à réduire les débordements émotionnels.

4. Prévoir une stratégie de résolution de conflits

Dans un monde polarisé, les conflits sont inévitables. Mais ils ne doivent pas être destructeurs. Un cadre préétabli permet de transformer un désaccord en occasion de croissance.

5. Faire appel à une facilitation professionnelle au besoin

Même avec de bonnes intentions, certains sujets sont trop chargés pour être réglés seuls. Un facilitateur qualifié peut aider à maintenir un climat productif et respectueux.

Dans le cas des deux frères et sœurs, la famille avait déjà investi dans la formation sur les styles de communication. Mais quand chacun s’est senti menacé, tout ce savoir a volé en éclats. Les rencontres familiales, autrefois un lieu de dialogue ouvert, sont devenues un terrain de confrontation. La confiance s’est effritée.

Heureusement, la famille avait mis en place des règles de communication. Les autres membres ont invoqué la « clause du stationnement », demandant de mettre ce sujet de côté pendant les rencontres. Ce geste a permis de préserver la relation malgré la tension.

La famille a réalisé qu’elle n’avait jamais travaillé sur la résolution de conflits. Cet épisode les a poussés à chercher de l’aide professionnelle pour bâtir un cadre solide. Les tensions ont continué un certain temps, mais en mettant le sujet de côté et en pratiquant de nouvelles compétences, la sécurité a fini par revenir.

Quand les familles s’engagent à maintenir une communication saine, à cultiver la compréhension mutuelle et à respecter des règles claires, elles créent un terrain favorable à la croissance commune. Chacun peut explorer le monde individuellement et rapporter des apprentissages qui enrichissent l’ensemble. En ces temps où la division est facile et l’unité rare, les familles ont le pouvoir de montrer une autre voie, pour elles-mêmes et pour la société.

Vous pourriez aussi être intéressé par

Bifteck à prix d'or

Perspectives

Bifteck à prix d'or

Le retour en force de la gestion active

Perspectives

Le retour en force de la gestion active

Des mensonges, des sacrés mensonges et des statistiques

Perspectives

Des mensonges, des sacrés mensonges et des statistiques

Connect with us

Contactez-nous
Back To Top