Bonjour et bonne fête des Pères à tous les papas. C’est aussi le jour du Grand Prix de Montréal et j’espère que plusieurs d’entre vous en profitez sur place ou au moins confortablement installés dans votre salon.
Il n’y a pas d’alternative
Margaret Thatcher est devenue Première ministre du Royaume-Uni en 1979 et a entamé une période de changements immenses à travers le Royaume-Uni et le monde. Elle a popularisé l’expression « There Is No Alternative » (TINA), qui perdure encore aujourd’hui sous diverses formes. Mme Thatcher croyait aux marchés libres et à la déréglementation, poussant son programme tout au long de ses mandats successifs. Pendant son règne, les marchés sont devenus moins réglementés et les forces du marché ont été laissées libres de décider de l’allocation du capital. Pour citer Margaret Thatcher : « Il n’existe pas d’argent public ; il n’y a que l’argent des contribuables. »
Les actions américaines et le phénomène TINA
Avançons de quelques années et l’expression TINA a commencé à refaire surface dans les médias pour signifier qu’il n’y avait pas d’alternative à l’investissement dans les actions américaines, et particulièrement dans les titres technologiques américains. Si les investisseurs espéraient générer des rendements supérieurs, TINA était la voie à suivre. Cependant, aujourd’hui, on sent un changement dans le discours du marché et c’est pourquoi je fais ce jeu de mots douteux avec « TINA Turner ». Aujourd’hui, il existe des alternatives dans différentes géographies, réserves de valeur et styles d’investissement.
Une aventure à l’étranger
Tina Turner a sorti Foreign Affair en 1989 et cette cassette résonnait souvent dans l’auto de ma mère. Aujourd’hui, les marchés entament peut-être leur propre aventure à l’étranger. Je vois trois forces structurelles qui pourraient rendre les marchés internationaux plus attrayants que les États-Unis au cours des prochaines années :
L’aspect technique: Étant donné que les États-Unis importent plus de 1 billion de dollars de biens et services de plus qu’ils n’en exportent chaque année, il y a un flux de retour équivalent sous forme de capital. En effet, les États-Unis doivent vendre 1 billion de dollars d’actifs par année pour financer leurs dépenses étrangères. Ces flux se sont dirigés vers les bons du Trésor américain, les actions et autres actifs. Cependant, avec les tarifs douaniers et l’affaiblissement du dollar américain, le déséquilibre commercial change, ralentissant donc les entrées de capitaux.

Le sentiment : Les actions américaines représentent environ 50 % de la capitalisation boursière mondiale et comptent pour jusqu’à 70 % des principaux indices d’actions mondiaux. Les récents changements de politique de l’administration américaine ne sont pas susceptibles d’améliorer le sentiment des étrangers envers leurs marchés. Mettez-vous dans la peau d’un gestionnaire de fonds de pension espagnol. Qu’êtes-vous à l’aise de proposer à votre conseil d’administration ? Nous nous attendons à voir un changement structurel graduel s’éloignant des actions et obligations américaines, déplaçant les allocations vers les marchés domestiques ou d’autres parties du monde.
L’évaluation : Les entreprises américaines ont affiché une croissance des bénéfices supérieure à la moyenne, méritant donc un multiple d’évaluation plus élevé de la part des investisseurs. Aujourd’hui, l’écart des mesures d’évaluation générales montre que les États-Unis se négocient à des niveaux élevés par rapport à leurs partenaires commerciaux et aux marchés émergents. Il semble probable que cela jouerait un rôle dans les futures décisions d’allocation.
Private Dancer
« Private Dancer » est l’un des classiques de Tina Turner. L’album est sorti en 1984, avec la chanson titre écrite par Mark Knopfler, du célèbre groupe Dire Straits. Aujourd’hui, les investisseurs découvrent de nombreuses autres voies pour accéder aux stratégies d’investissement alternatives, notamment le capital-investissement privé et le crédit privé. Plus de 80 % des entreprises aux États-Unis, avec plus de 100 millions de dollars de revenus, sont des entreprises privées. Prêter à ces entreprises et les acquérir ouvrent aux investisseurs un ensemble d’opportunités beaucoup plus large que de se concentrer uniquement sur les marchés publics ou traditionnels.

La dette privée est largement une stratégie de taux d’intérêt variable. Avec les taux d’intérêt qui demeurent élevés aux États-Unis, les investisseurs peuvent générer de solides rendements absolus en prêtant aux entreprises privées. Le crédit privé, comme stratégie d’investissement, est devenu plus courant en raison de la réglementation bancaire accrue imposée à partir de 2009.
Dans le capital-investissement privé, il existe une opportunité croissante de fournir de la liquidité aux investisseurs actuellement surpondérés en actifs privés. Le marché secondaire permet aux participants du marché d’entrer dans ces portefeuilles matures ou des opportunités individuelles à rabais.
Goldeneye
Tina Turner a chanté avec brio la chanson du film à succès de James Bond du même nom en 1995. La chanson, écrite par Bono et The Edge, a été un succès retentissant aux côtés du film. Jusqu’à présent cette année, les marchés se sont aussi concentrés sur les réserves de valeur alternatives. Le dollar américain a été le champion en termes de devise de réserve mondiale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, après trois années de pertes pour les détenteurs de bons du Trésor américain et une dépréciation du dollar cette année, les investisseurs recherchent des réserves de valeur alternatives.

Une réserve de valeur devrait jouer le rôle de préserver le pouvoir d’achat d’un consommateur. Quand les temps deviennent difficiles, les fonds tendent à affluer vers les réserves de valeur pour protéger les investisseurs de l’inflation et d’autres risques macroéconomiques. Cette année, nous avons vu les investisseurs étrangers vendre des actifs américains et donc vendre des dollars américains. Ces fonds ont afflué vers d’autres valeurs refuges comme le franc suisse (+10 % contre le dollar américain depuis le début de l’année), l’euro (+10 % depuis le début de l’année) et le yen japonais (+8,5 % depuis le début de l’année). Les participants ont aussi acheté du Bitcoin et l’or (+25 % depuis le début de l’année).
En somme, il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives. Quant à la regrettée et formidable Tina Turner, vous étiez tout simplement la meilleure !