Bonjour à tous et bon dimanche.
Comme plusieurs le savent déjà, je suis non seulement un grand amateur de baseball, mais j’adore aussi le cinéma. Et, sans surprise, mes films préférés ce sont les films de baseball. Il y a quelques semaines, on a perdu une légende du cinéma avec le décès de Robert Redford.
J’ai toujours aimé plusieurs de ses films comme « A Walk in the Woods » (un excellent livre d’ailleurs), « A River Runs Through It » et « The Sting ». Mais « The Natural » garde une place spéciale dans mon cœur, car il unit mes deux passions. Ce film raconte l’histoire de Roy Hobbs, un joueur de baseball bourré de talent destiné à la gloire, mais frappé par la tragédie. Il reprend sa carrière bien plus tard et, grâce à son bâton de baseball qu’il surnomme « Wonder Boy », il réussit à réinventer sa carrière.

Le taux naturel
En économie, il existe le concept du taux d’intérêt naturel. Ce n’est pas un chiffre qu’on peut observer directement, mais plutôt une estimation faite par les économistes du taux optimal pour une économie donnée. Ce taux est exprimé en termes réels, donc ajusté pour l’inflation. Son importance est majeure : il indique le niveau d’intérêt qui permet de maintenir un équilibre entre investissement, emploi et inflation. Les décideurs, surtout les banquiers centraux, utilisent ce taux comme niveau de repère. Si le taux directeur réel (taux officiel moins l’inflation) est plus bas que le taux naturel, la politique monétaire est stimulante. S’il est plus élevé, elle devient restrictive. Trop bas trop longtemps et on risque la surchauffe et l’inflation; trop haut et on freine la croissance avec du chômage.
Les taux naturels au Canada
Selon les calculs de la Réserve fédérale de New York, le taux naturel au Canada se situe présentement à 1,7 %. Or, le marché obligataire (en prenant l’obligation fédérale 10 ans) offre un rendement réel de 1,48 %. Autrement dit, le marché anticipe des taux réels plus faibles que le taux naturel, ce qui suggère une politique monétaire légèrement stimulante. Le graphique ci-dessous illustre l’évolution du taux naturel (ligne blanche) et du rendement réel implicite de l’obligation 10 ans du Canada (ligne jaune) au cours des 45 dernières années.
Bref, Tiff Macklem n’est pas trop loins du taux naturel.

Les taux naturels aux États-Unis
Qu’en est-il chez nos voisins du sud? Le graphique montre que le taux naturel (ligne blanche) est bien en dessous du taux réel implicite du marché (ligne bleue). Ça signale une politique restrictive, ce qui conforte l’opinion de plusieurs voulant que Jerome Powell et son équipe devraient continuer à baisser les taux.

Espérons qu’au moment où vous lisez ces lignes, les Blue Jays de Toronto, champions de la division Est de l’Américaine, brillent en séries éliminatoires.
Je m’attends à un moment “Roy Hobbs” ou “Joe Carter” de la part d’un de nos joueurs!